Après plus de dix ans d’inactivité, le Château Schengen et son restaurant connaissent une nouvelle vie. La magnifique demeure et ses jardins situés sur les rives de la Moselle ont rouvert leurs portes au public. Une aventure inédite s’écrit pour ce fabuleux lieu patrimonial luxembourgeois.

Quelquefois, c’est le hasard qui préside à la destinée et conduit vers de grands projets. Ce n’est certainement pas Jean-Baptiste Marx qui dira le contraire. Si le nouvel exploitant du Château Schengen s’était bien imaginé, petit, vivre une vie de château, le sort a bien accéléré les choses. Le jeune trentenaire, contraint de fermer sa société d’événementiel qui n’a pas survécu à la crise Covid et ses mois d’inactivité, était à la recherche d’un entrepôt quand un agent immobilier lui a proposé de visiter un château laissé telle une belle endormie depuis une décennie. « Dix ans sans activité et présenté comme un bien atypique, je me suis un peu méfié, plaisante Jean-Baptiste Marx. Mais étant de nature curieuse, je me suis dit que je n’avais rien à perdre, mis à part peut-être un peu de temps! Quand l’agent immobilier a poussé le portail, j’ai eu un vrai coup de foudre pour cet endroit! Malgré le jardin en friche totale, le château qui demandait tout de même un sérieux rafraîchissement, j’ai été envahi par de bonnes ondes et j’ai tout de suite vu son potentiel. Evidemment, tout le monde m’a pris pour un fou quand j’ai signé! ».
Après une première série de travaux, une partie du château rouvre ses portes au premier semestre 2024, pour des évènements exclusifs et des mariages. « Nous avons tout de suite trouvé notre clientèle », ajoute Jean-Baptiste Marx. Aujourd’hui, ce sont déjà une trentaine de chambres, dont deux suites qui ont retrouvé leur lustre et accueillent les hôtes.
Le parti pris par le nouvel exploitant des lieux étant de proposer une décoration moderne, un style sobre à l’élégance intemporelle, comme celui des grandes demeures de maître.
Redécouvrir les saveurs d’antan tout en apportant une touche de modernité
Fin avril, une nouvelle étape a été franchie avec l’ouverture du restaurant du Château, qui se veut une invitation à redécouvrir les saveurs d’antan tout en apportant une touche de modernité. La carte fait la part belle à l’authenticité et à la richesse des produits locaux, aux vins des producteurs de la Moselle comme les réputées maisons Ruppert ou Thill, aux fruits et légumes issus du verger du château. Elle privilégiera également les circuits courts et mettra en lumière le savoir-faire du jeune chef bourguignon Donovan Mathon. Ayant fait ses armes dans de grandes maisons en Bourgogne et à l’international, il propose une cuisine sans artifice, traditionnelle et conviviale où le goût prime et qui va évoluer au fil des saisons. Comme Bernard Loiseau pour lequel il a une grande admiration, le chef a adopté le mantra : « la cuisine la plus simple est la plus compliquée » et de préciser : « ici tout est fait maison de l’entrée au dessert ! ».

La réouverture du restaurant du Château Schengen et de son hôtel ne sont cependant pas des projets isolés. Les travaux vont se poursuivre et de nouvelles étapes verront bientôt le jour pour redonner au château tout son éclat. Jean-Baptiste Marx déborde d’idées pour aménager les 6.000 m2 de ce vaste château, qui au cours de son histoire fut également un couvent. Ainsi, outre les jardins qui s’agrémenteront d’une magnifique terrasse avec vue imprenable sur la Moselle et les vignobles alentours, il compte aménager encore les multiples extérieurs qui devront petit à petit accueillir des réceptions privatives, ou un espace wellness. Ainsi, la vaste campagne de travaux ne fait que débuter pour la majestueuse tour classée du Moyen-Age, les caves à vins voutées, les anciens lieux de prière intimistes, les cours en pierre et les sublimes petites chapelles … « Fidèle à son histoire, le château sera un endroit ouvert, accueillant et chaleureux, sans bling bling, mais accessible à tous, que l’on vienne en couple, en groupe, pour un séjour, un repas ou simplement pour partager un verre », conclut Jean-Baptiste Marx.