Surplombant fièrement la vallée de la Pétrusse, la villa du même nom a accueilli ses premiers hôtes le 16 juin dernier. Ceux-ci sont reçus comme à la maison, dans la noble demeure qui s’est refait une beauté lors d’un chantier de près de 5 ans, mené dans le plus grand respect de la restauration du patrimoine.
Chacun son entrée. Les clients du restaurant gastronomique Le Lys accèdent directement dans la Villa par la porte majestueuse du 1, avenue Marie-Thérèse. La Villa est le nom du bâtiment principal, correspondant à la maison de maître d’origine. Les hôtes de l’hôtel passent eux par la réception située dans le Pavillon, petit bâtiment à droite du porche d’entrée sur la cour, autrefois écurie puis atelier de l’ancien propriétaire des lieux qui y bichonnait une locomotive grandeur nature, dont les rails sont encore visibles au sol.
Un hôtel, 3 partis pris pour les chambres
L’hôtel compte un total de 19 chambres (à partir de 450 euros la nuit) et 3 suites, dont celle baptisée Gëlle Fra qui occupe un étage entier, véritable petit appartement qui abrite son charme sous les toits et permet de se sentir en dehors du temps.
Les chambres de la Villa suivent la distribution d’origine des pièces. La décoration y respecte les héritages du passé, par exemple, dans l’ancien boudoir de Madame, un papier peint entièrement refait d’après le modèle d’origine retrouvé sous plusieurs couches de peintures et de papiers. Les têtes de lit sont ornées de tableaux inspirés des paysages de Sosthène Weis, peintre luxembourgeois contemporain de la construction de la Villa. Chaque chambre est modernisée cependant par du mobilier spécialement dessiné par l’architecte d’intérieur Tristan Auer, par des sanitaires au luxe discret et par une collection de photos grand format réalisées par Eric Chenal qui a documenté le chantier de rénovation tout au long des 5 années de sa durée.
« Dans l'ensemble des chambres, le visiteur est frappé par le calme ambiant, alors même que la maison est située en plein cœur de ville. »
Les chambres situées dans le Pavillon bénéficient de halls communs, deux par deux, ce qui offre la possibilité d’en faire des espaces familiaux à l’intimité préservée. Enfin, dans une construction nouvelle, invisible de l’extérieur, qui relie en sous-sol les deux bâtiments classés « monument national », un couloir dessert des chambres à la décoration plus contemporaine.
Dans l’ensemble des chambres, le visiteur est frappé par la clarté et le calme ambiant, alors même que la maison est située en plein cœur de ville. On doit cette quiétude à un triple vitrage agrémenté d’un gaz acoustique.
Un restaurant intime où l’on cultive l’art de recevoir
Comme pour un dîner privé en ville, les clients du restaurant Le Lys sont d’abord reçus au salon pour l’apéritif, puis ils passent à table, soit dans la salle Marie-Thérèse dont les fresques d’époque, refaites à l’identiques d’après archives, représentent les loisirs pratiqués par la bourgeoisie au 19e siècle : chasse, pêche, danse et musique, soit dans la salle 1867 qui n’est autre que la salle à manger d’origine, munie d’une grande table et d’une décoration de style renaissance italienne avec cheminée monumentale. Ces trois espaces ont fait l’objet de toute l’attention nécessaire pour leur conserver ou leur rendre leur aspect originel, ce qui donne au convive l’impression d’être réellement reçus dans une demeure particulière. Dans un premier temps, le restaurant sera ouvert du mardi au samedi, en soirées. En complément, une offre bistronomique est disponible à tout moment pour les occupants de l’hôtel. Il sera également possible de venir déguster un gâteau l’après-midi ou de prendre un verre au salon, notamment lors de la Martini hour.
« Cette villa est véritablement un héritage dont nous voulons prendre soin. »
[ Stéphanie Raimbault, general manager ]
La cuisine, située au sous-sol comme à l’époque, a bien sûr été mise aux normes modernes mais respecte les espaces originaux. L’escalier qui y mène a conservé ses marches en pierre usées par le temps et les nombreux passages et sa porte d’accès en bois, au bruit caractéristique qui annonçait dans le temps au personnel, que Madame s’apprêtait à descendre pour donner ses instructions.
Possibilités de privatisation
La clientèle business n’est pas oubliée. Deux espaces permettent d’organiser des réunions. Le salon Fort Lambert peut recevoir jusqu’à 12 personnes et est équipé d’un écran de dernière technologie. La véranda Edouard André du premier étage du Pavillon, donnant sur le parc privé permet de réunir une dizaine de personne dans un format intimiste et confidentiel. Dans ces deux espaces, des collations ou repas privés peuvent être organisés (renseignements ou devis par mail à dosm@hlvp.lu).
Les prestations de la Villa Pétrusse comprennent encore un espace Fitness et une Suite de soins (produits Susanne Kaufmann).
Deux questions à Stéphanie Raimbault, General Manager
Dans quelle circonstances avez-vous eu l’opportunité de rejoindre le projet Villa Pétrusse ?
Le milieu de l’hôtellerie de luxe est un petit milieu où l’on se connait les uns les autres. J’ai été contactée directement par la société en charge de l’exploitation du lieu, chez qui j’avais travaillé dans le passé. À ce moment-là, je travaillais en Californie et je m’y sentais bien mais j’ai été tout de suite séduite par le projet de la Villa Pétrusse. Dans la vie d’un hôtelier, faire une ouverture est assez exceptionnel et excitant mais ici il s’agit en plus de faire revivre une demeure historique ! Il y a tout à mettre en place, c’est un projet passionnant ! Et puis, que dire de l’émotion extraordinaire de recevoir le tout premier client ! Ici j’aime particulièrement que les lieux soient à taille humaine en plus d’être chargés d’Histoire. Cela va nous permettre de véritablement choyer nos futurs hôtes. Personnellement je suis franco-salvadorienne née au Japon. J’ai donc des origines ancrées sur 3 continents. De plus, j’ai vécu en Suisse, en Espagne, à Hong Kong en Angleterre et aux États-Unis. Je parle couramment le français, l’anglais et l’espagnol. Je conçois ce multiculturalisme comme une chance et un atout pour accueillir une clientèle internationale.
Cette année, l’offre hôtelière haut de gamme du Luxembourg va s’enrichir de plusieurs adresses. Craignez vous d’arriver sur un terrain concurrentiel ?
Je pense que notre positionnement est très distinctif. Cette Villa est véritablement un héritage dont nous voulons prendre soin et dont nous voulons faire bénéficier le public du Luxembourg en rendant ses espaces accessibles. Les travaux ont suscité beaucoup d’intérêt tout au long de la rénovation. Le fait d’être dans une demeure historique classée est assez exceptionnel, voire unique au Luxembourg et rare à l’international. Cela est très recherché par une catégorie de clients très sensibles à l’Histoire, à l’authenticité et aux expériences rares. Cette maison, qui a réellement appartenu à une famille, va pouvoir recommencer à être le témoin de belles histoires et entrer dans les souvenirs de plusieurs générations. Je suis confiante, les réservations se portent très bien. Nous sommes complets au restaurant pour plusieurs soirs et le taux d’occupation des chambres s’annonce très satisfaisant.
Pour animer ce lieu, nous avons recruté une quarantaine de talents. Nous avons recherché des passionnés, avec des étoiles dans les yeux au moment des entretiens. Leur mission sera de devancer les désirs des clients et ils auront plaisir à faire plaisir.