
Selon une nouvelle étude, les professionnels de la santé accordent la priorité au soutien de la santé mentale dans leur recherche d’emploi et sont en retard en ce qui concerne la formation aux nouvelles technologies.
Le secteur de la santé est confronté à une grave pénurie de talents. Les données de Randstad montrant que plus de 1,4 million de postes ne sont pas pourvus à l’heure actuelle et que l’on y prévoit une pénurie mondiale de 11 millions de travailleurs d’ici à 2030.
Associés à une ancienneté médiane de seulement 1,4 an et à une croissance minimale des talents de 1,3 % d’une année sur l’autre, ces chiffres mettent en évidence l’afflux limité de nouveaux talents dans le secteur et le besoin urgent de s’adapter à l’évolution des attentes de la main d’œuvre. Pour les organismes de santé, cela signifie qu’il faut mettre davantage l’accent sur les dispositifs de soutien sur le lieu de travail, favoriser un fort sentiment d’appartenance à la communauté et veiller à ce que les talents soient qualifiés pour réussir dans un avenir de travail axé sur le numérique – autant d’éléments essentiels pour attirer et retenir les talents sur un marché hautement concurrentiel.
L’étude 2025 Workmonitor de Randstad révèle que les travailleurs du secteur de la santé accordent une plus grande importance aux dispositifs de soutien sur le lieu de travail que les talents d’autres domaines d’activités. 88% des professionnels de la santé déclarent que le sens de la communauté au travail est important pour leur santé mentale et leur bien-être, ce qui est nettement plus élevé que dans les secteurs de l’énergie (74%), de l’automobile (78%) et de l’agriculture (77%).
L’étude, basée sur les observations de plus de 26 000 travailleurs dans 35 pays, a révélé que 76 % des professionnels de la santé considèrent le soutien à la santé mentale comme un facteur clé lorsqu’ils évaluent les possibilités d’emploi actuelles et futures. Ils accordent davantage d’importance à ce facteur qu’à la position de leur employeur sur les questions environnementales (56 %), qu’aux valeurs et aux objectifs de l’organisation (63 %) ou même qu’aux possibilités de promotion (70 %). Sur l’ensemble des pays étudiés, c’est en Europe du Sud (84%) et en Europe du Nord-Ouest (78%) que le soutien à la santé mentale est le plus apprécié, et en Amérique latine (74%) et en Amérique du Nord (73%) qu’il l’est le moins.
Malgré cela, plus de la moitié (53 %) des professionnels de la santé déclarent que leur employeur n’a pas encore mis en œuvre de politique spécifique en matière de soutien à la santé mentale. Par ailleurs, moins de la moitié de ce groupe (47 %) fait confiance à son employeur pour créer un environnement où les collègues peuvent s’épanouir, ce qui est inférieur à la moyenne mondiale (49 %). S’ils n’agissent pas, les employeurs risquent de voir le turnover s’accélérer, menaçant ainsi la stabilité de la main-d’œuvre.
Le déficit de compétences met en évidence des problèmes de formation
La confiance dans l’utilisation des dernières technologies s’effrite chez les professionnels de la santé. 64 % d’entre eux se sentent prêts à exploiter les nouvelles technologies (par exemple l’intelligence artificielle) dans le cadre de leurs fonctions, ce qui est bien inférieur à la moyenne mondiale de 71 %. L’Amérique du Nord en particulier est à la traîne avec 56 %, contre 72 % dans la région Asie-Pacifique. Seuls 43 % des répondants estiment que leur secteur est mieux préparé que d’autres aux changements technologiques, ce qui est inférieur à la moyenne mondiale de 49 %. Les employeurs ont donc clairement besoin d’investir dans l’amélioration des compétences et la formation continue afin de préparer la main-d’œuvre à l’avenir.
La solidarité est essentielle au bien-être
Le sentiment d’appartenance sur le lieu de travail joue également un rôle crucial pour les professionnels de santé. Près de la moitié d’entre eux (47 %) ont déclaré qu’ils n’accepteraient pas un emploi si l’organisation ne s’employait pas activement à créer une culture d’entreprise positive, davantage que les 44 % qui démissionneraient en raison d’un manque d’efforts en faveur de l’équité. Si l’on considère l’ensemble des secteurs, les professionnels de santé sont plus enclins à vouloir que leur lieu de travail ressemble à une communauté (86 % contre 74 % pour l’énergie et 72 % pour l’automobile), ce qui démontre que les employeurs du secteur doivent impérativement se concentrer sur la culture et la cohésion. Les hommes représentant 65 % de la main-d’œuvre, il est également essentiel de créer des cultures de travail inclusives et axées sur l’équité pour atténuer les problèmes de pénurie de talents.
Sander van ‘t Noordende, PDG de Randstad, a commenté : « Les données sont claires : face à la pénurie de talents, les travailleurs du secteur de la santé privilégient les employeurs qui offrent non seulement un soutien en matière de santé mentale et un fort sentiment d’appartenance à la communauté, mais aussi des possibilités de développer leurs compétences. Alors que près de la moitié d’entre eux sont prêts à quitter un employeur qui ne favorise pas une culture de soutien et que beaucoup ne se sentent pas préparés aux changements induits par la technologie, il est désormais essentiel de créer des lieux de travail connectés et prêts pour l’avenir afin d’attirer et de retenir les talents du secteur.»