Ministre, ambassadeurs, hauts gradés de l’Armée et industriels : le lancement officiel de LuxDefence, lundi 24 novembre à la Chambre de Commerce, a marqué les esprits. Née dans la continuité du rapport Lux4Defence publié en mai dernier, cette jeune association fédère déjà près de 80 entreprises et s’impose comme un acteur incontournable de l’écosystème national de défense.
Photos : Charly Petit / Chambre de Commerce
Une longue file d’attente s’est formée, lundi 24 novembre, dans le hall d’accueil de la Chambre de Commerce. Suffisamment rare pour être souligné, l’assistance ne se composait pas exclusivement d’invités vêtus de costumes sobres et formels. Une note de kaki, renvoyée par la présence de hauts gradés de l’Armée, colorait l’évènement. Ce mariage de couleurs, symbole dans le cas présent du rapprochement de deux mondes – civils et militaires — traditionnellement éloignés, a donné le ton de cette soirée dédiée au lancement officiel de LuxDefence.
LuxDefence : cette jeune association s’est déjà fait un nom après seulement quelques mois d’existence. Sa création (et son appellation) renvoie au rapport stratégique Lux4Defence, publié par la Chambre de Commerce en mai dernier. Ce catalogue de recommandations portait une conviction forte, réaffirmée sur scène par Carlo Thelen : « Construire une véritable base industrielle et technologique nationale pour la défense, capable de contribuer à la sécurité de l’Europe tout en générant croissance, emplois et innovation ici au Luxembourg ». Les espoirs nourris par le directeur général de la Chambre de Commerce s’incarnent dès à présent dans cette association qui grandit vite, très vite. A ce jour, ses rangs se composent (déjà) de presque 80 membres. Soit la preuve de la vitalité d’un écosystème national prêt à remplir les missions qui lui sont assignées. André Wilmes, président de LuxDefence, n’a pas manqué d’en préciser les contours : « Nous fédérerons et représenterons le secteur en donnant à l’industrie de défense luxembourgeoise une voix unifiée — au niveau national, à Bruxelles et dans les écosystèmes internationaux (…) Nous stimulerons l’innovation et le développement de projets stratégiques en soutenant nos membres dans leur participation aux grands programmes de collaboration européens et aux dispositifs de financement (…) Nous construirons une base industrielle de défense durable et compétitive, en nous concentrant sur les segments où le Luxembourg peut apporter une réelle valeur ajoutée. »
Cette feuille de route s’inscrit pleinement dans les visées du Gouvernement. Dans son intervention, la ministre de la Défense Yuriko Bakes a, elle aussi, insisté sur la nécessité de construire « une base industrielle de défense européenne forte et moderne pour accroître nos capacités militaires et conserver l’avantage technologique face à nos ennemis potentiels. Les membres de LuxDefence sont et seront des partenaires et facilitateurs essentiels pour atteindre cette ambition. »
Cette grande première s’est prolongée avec la prise de parole attendue de Bertrand Boyard. Ce général français en retraite occupe le poste de conseiller spécial du président d’Arquus, entreprise spécialisée dans les véhicules blindés et les systèmes terrestres. Son expertise a offert une photographie parlante des différents modèles économiques adoptés à l’échelle européenne dans le domaine de la Défense. Il fut notamment question de la spécificité française où l’industrie de l’armement demeure encore largement assujettie à la commande publique. Tout aussi éclairante, une discussion s’est ensuite ouverte avec des panélistes se projetant sur le futur de la défense luxembourgeoise.
Répliques de satellites, composants électroniques, etc. Certains membres de l’association LuxDefence ont profité de la caisse de résonnance offerte par cet événement pour étaler un aperçu de leurs réalisations. Une manière, également, de rappeler que le pays dispose d’un réel savoir-faire technologique dans un domaine aussi sensible que la défense…
